Lycée Année 1 - 14-15 ans
A l'adolescence, tout se mélange dans ma tête. Le jour de la rentrée, je m'assoit à côté d'une nana, un peu punk, veste en jean déchiré, jean assorti, des épingles à nourrice partout et des chaussettes à rayures dans des doc martens° élimées. Elle n'est pas très souriante. Pas du tout même.
Me revoici dans le camp des "petits". J'appréhende de subir les mêmes traitements qu'en 6ème.Je me retrouve dans une classe de seconde et je repère un mec qui était au collège mais a qui je n'ai jamais parlé. Il ne parlait pas à grand monde de toute façon et il avait un an de plus que moi. Il a redoublé et se retrouve dans la même classe que moi. Pas très souriant non plus. On verra bien ce que ça donne.
Finalement, elle est assez sympa cette classe. Je me fait vite des copines et me lie d'amitié pour cette nana chelou avec qui j'étais à la rentrée. Elle s'apelle Noémie, surnommée Noé. Logique. Elle écoute la même musique celtique que moi et a une passion dévorante pour les fées, les elfes, tout l'univers celte duquel je suis moi aussi passionnée. Ce mec du collège est cool aussi. Joshua. Bref, amicalement, ça s'annonce bien...
Il occupe toujours mes pensées. Heureusement, il n'est pas dans le même lycée que moi.
Je n'arrive même plus à prononcer son prénom.
Mon cousin, d'un an mon cadet, avec qui j'ai été élevée comme s'il était mon frère, fait de la batterie depuis quelques années. Le copain de ma soeur fait de la guitare (un prodige entre nous!).
Pourquoi ne formerait-ils pas un groupe?
Mais quelle bonne idée n'est-ce pas ? Surtout quand on sait qui, ils ont choisit de prendre comme second guitariste! Quand je vous disais qu'il était parfait! En plus d'un corps d'athlète multisportif et d'une gueule à tomber, Marc joue AUSSI de la guitare...
Et merde!
Ma soeur sort avec l'autre guitariste, je me retrouve rapidement à assister aux répétitions... Et a me rincer l'oeil au passage...
Marc est célibataire en ce moments, ce qui lui donne tous les droits sur moi (visiblement, d'après lui...). Caresses tendres, jouer de la guitare en me regardant dans les yeux, attirer mon attention par tous les moyens, me caresser les reins jusqu'aux fesses, m'embrasser la nuque furtivement ou me supplier de lui donner mon bracelet pour que je sois toujours avec lui et même dire à ma famille qu'on se mariera et qu'on aura des enfants... Gonflé hein?
Il pouvais même aller jusqu'à se mettre en colère quand un copain à lui s'interressait un peu trop à moi, déclarant jalousement que j'étais à lui et que si quelqu'un devait me toucher, ce serait lui et personne d'autre.
Naturel, pour lui... Jaloux, attirant, repoussant... Je ne sais plus quoi faire.
Ce mec me rend dingue! Il accoure quand je l'ignore, fuis quand je m'interesse à lui...
Qu'est ce qu'il veut putain ? Qu'il me foute la paix si ce n'est qu'un jeu pour lui...
Il voit bien que je morfle! Merde!
Nous continuons de nous voir sur cette année, les mercredis et/ou les week-ends, jamais seuls, même s'il recherche ces brefs instants...
Ceux ou l'on peut se retrouver seul à seul quelques secondes... Ou il pouvait s'approcher si près que ses lèvres pouvaient presque effleurer les miennes... Ou la tension monte...
Les palpitations... Le coeur qui bat à exploser... L'excitation parfois même... Et que tout retombe quand l'un d'entre nous revenait dans la pièce... Frustrés... En lambeaux pour ma part... Déchirée... Lui, indifférent... Il ne s'était rien passé...
*Encore aujourd'hui, je ne comprends pas ce qu'a pu représenter cette période pour lui et dans quel but il a pu jouer ainsi avec moi...*
Et à la fin de l'année... Ca ne peut être qu'une mauvaise blague... Qu'une farce du malin...
Le père de Marc est muté. Ils déménagent. Autant vous dire que je me sens maudite...
Une semaine sans nouvelles de lui, je sais qu'il part ce week-end, il ne décroche pas son téléphone, ne répond pas à mes textos... Il m'ignore. Totalement.
Là, je suis en rage...
Non, non, NON !!!
Celui là ne partira pas sans me dire aurevoir... Pas lui...
Je supplie mon cousin de m'emmener dans son village en scooter. Je marche, je marche, je marche... Il n'est pas chez lui. Ses parents m'indiquent qu'il est au stade.
(Match de Rugby, evidemment!)
Je marche, je marche, je marche, encore.
J'arrive au stade. Essouflée et je le vois. Là. Appuyé sur la rembarde, dans un cardigan noir.
Pas du tout habituel sur lui, mais hyper classe! Il est absorbé par le match et ne me voit pas arriver. Je pose la main sur son bras...
Il me regarde et... "ho..."
*HO??? C'est tout? ho?*
Déçue, bléssée *Qu'est ce que je me tue à faire pour un connard pareil?* je fais demi tour et commence à repartir à pied. Il me ratrappe par le bras et il a l'air triste.
*Zut*
Il me sourit, faiblement.
*Merde, il a les boules...*
Il me propose d'aller boire un verre chez lui, pour trinquer à son départ. (J'ai pas envie de trinquer, j'ai envie de hurler!) "OK!"
En marchant, il me sourit et s'apprête à me parler sérieusement...
*Oui, oui, OUI!!!! PARLES!!! Je tremble, je suis prête à tout entendre! Il a enfin compris !Il est prêt! PARLES!! Merde!!!!!*
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"-Ma mère m'a filé des capotes. On sait jamais"
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Comment vous dire... Cramoisie, vous voyez?
*Mais qu'est ce qu'il est con...*
*Dépitée*
On entre chez lui, il me joue le nouveau morceau qu'il a appris... Me chante la chanson. (J'ai toujours une nostalgie particulière quand j'entends "Behind blue eyes" reprise par Limp Bizkit.) J'ai envie de pleurer... Je ne le verrais plus jamais... Il va disparaitre...
C'est bien, d'un côté... Trop dur de l'autre...
Ma mère vient me chercher... Elle sonne et commence à discuter avec ses parents...
C'est ce moment là. Celui là... Le dernier, qu'il a choisit. Il m'a dit:
"Je ne veux pas que tu m'oublies..."
Il a pris ma main, a attrapé une petite peluche coccinelle (il savait que je les collectionnait et les adorait depuis l'enfance) qui tenait un coeur dans ses mains avec l'inscription I love you et m'a entrainé dans sa salle de bain.
Il a versé de son parfum (envoutannnnnnt !!!!
"Je ne veux pas que tu m'oublies" a-t'il répété...
Et sans me laisser le temps de comprendre, m'a dit "Au fait, je te dois quelque chose depuis longtemps"...
Et il m'a embrassé...
J'ai pleuré, pleuré, pleuré, pleuré...
C'était le début, c'était la fin...
Il est parti...